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Les origines des échecs |
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Il tourne autour des origines du jeu d'échecs un brouillard historique.
Pour certains auteurs, il serait le plus ancien jeu intellectuel que notre vieille Terre ait jamais connu...
D'autres placent l'origine des échecs au temps d'Adam et Eve qui les auraient pratiqués pour se consoler du meurtre d'Abel.
Certains chercheurs ont découvert des traces de ce jeu qui pourrait le faire remonter dans les Indes 2000 ans avant Jésus-Christ.
Une autre origine serait reliée à la Chine : "500 ans av.J.C., le Bouddha prêchait contre la pratique du jeu d'échecs le dimanche"...
Enfin, certains n'hésitent pas à placer les origines du jeu d'échecs environ 1200 ans av. J.C. en Grèce : ce serait Palamède qui l'aurait inventé pour donner un loisir à ses soldats pendant la guerre de Troie...
Ces légendes alimentent la magnificence du jeu d'échecs.
"Les mythes sont faits pour que l'imagination les anime" (Camus).
Cependant, les historiens sont parvenus à un semblant de consensus. Selon eux, les échecs seraient nés aux environs du Ve siècle de notre ère, au nord de l'Inde.
En fait, ce n'était pas à proprement parlé du jeu d'échecs tel que nous le connaissons aujourd'hui mais du Chaturanga (ce qui signifie "4 rois").
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Le Chaturanga |

Partie d'échecs à quatre adversaires telle qu'elle aurait pu être pratiquée au temps du Chaturanga.
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Ce
jeu d'armée se jouait à 2 ou à 4 adversaires et l'objectif
du combat était de détruire l'armée adverse ou de
capturer son roi. Il est d'ailleurs à noter que le hasard pouvait
intervenir tout au long des parties suivant que l'on introduise ou non
les dés dans les règles du jeu.
Le Chaturanga aurait été inventé par un philosophe
dénommé Issa dans l'intention de prouver au monarque que
le souverain n'est pas grand chose sans l'appui et le soutien des autres
composantes de la société.
L'anecdote veut que le roi récompense Sissa en lui demandant ce
qu'il désire. Sissa aurait ainsi répondu qu'il voulait simplement
du blé.
" Mais en quelle quantité ? s'enquit de rajouter le souverain.
- voilà : il ne vous suffit que de placer un grain de blé
sur
la première case de l'échiquier, puis deux sur la deuxième,
quatre sur la troisième, huit sur la quatrième, et ainsi de
suite. A chaque case, vous
doublez la
quantité
de grains qu'il y avait sur la précédente, et ce jusqu'à
la soixante quatrième case. C'est assez simple et le total des grains
de blé est la quantité que je désire...
- Très bien ! s'émerveilla le souverain naïf qui pensait
que cette requête était somme toute modeste.
Je fais une bonne affaire ! Vous serez récompensé ! "
Mais ce que le roi ne savait pas, c'est le résultat des comptes...
18 446 744 073 709 551 615 grains... soit un tas de blé
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recouvrant la France entière sur une hauteur d'un mètre !
Mais revenons en à nos moutons.
Les pièces du Chaturanga étaient les rois,
les cavaliers (identiques aux pièces
actuelles), les chars (les tours de nos
jours) et des pièces aujourd'hui disparues : les ministres
(allant en diagonale d'une seule case), les éléphants
(allant également en diagonale mais de 2 cases) et les fantassins
(le pion d'aujourd'hui à part
qu'il ne pouvait pas avancer de 2 cases à son premier mouvement).
Mais comment le Chaturanga est-il parvenu jusqu'à nous, en Occident,
et comment est-il devenu le jeu d'échecs que nous connaissons aujourd'hui ?
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Le Shatrang |
Avant de parvenir
jusqu'au Vieux Continent, le jeu d'échecs a connu plusieurs pérégrinations.
De l'Inde, il s'est répandu vers la Perse aux alentours de l'an 578
de notre ère et revêtait le nom de Shatrang.
Puis l'invasion de la Perse par les Arabes au VIIe siècle a.p.JC
poussera notre cher jeu dans la direction de caprices des armées
arabes. C'est ainsi que l'Islam propagea le jeu d'échecs vers l'Europe
- le calife Haroun-al-Rachid aurait offert un jeu à Charlemagne (sacré
empereur en 800). Et c'est aussi aux Arabes que l'on doit le développement
et l'approfondissement du jeu, les premiers livres techniques y étant
consacrés datent du IXe siècle, et les joueurs les plus doués
étaient arabes (Al-Suli domina presque tout le Xe siècle).
La propagation des échecs à travers les contrées repose
entièrement sur le rythme des conquêtes arabes. Ainsi, depuis,
la Perse, les armées arabes répandirent le jeu dans tout l'Afrique
du Nord, puis en Espagne et au Portugal. Nous sommes alors entre le IXe
et le XIe siècle.
Cependant, les échecs allaient connaître, tant dans les pays musulmans
qu'occidentaux, le courroux des instances religieuses. Le Clergé
interdisait les jeux d'argent, de dés et de hasard. Il fallut attendre
100 ans pour que l'interdiction fût levée...
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La Renaissance |
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La période
moyen-ageuse fut pour les échecs une période d'obscure stagnation
dans l'approfondissement du jeu.
Il fallut attendre le XVe siècle pour voir enfin renaître les
échecs de leur torpeur médiévale grâce à
une rationalisation des connaissances acquises et à l'extraction
des principes généraux.
C'est ainsi que la dame fit son apparition après avoir emprunté
les noms de "ministre" pour les Indiens, vizir chez les arabes
et "fers" en Europe de l'Est.
C'est aussi durant cette période que l'éléphant est
devenu fou en possédant l'entière diagonale. Le fantassin
céda sa place au pion et le roque fut créé, bien que
le roi avait la possibilité de
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